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La tour de L'errant
La tour de L'errant
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30 juin 2008

Vu du ciel, le lever de Soleil n'en sera que plus beau...

Un courte nouvelle écrite il y a peu.
Je dois dire qu'il fut intéressant de construire l'atmosphère dans laquelle se déroule l'action.

Vu du ciel, le lever de Soleil n’en sera que plus beau…

 Les premiers rayons de l’aube filtraient à travers les carreaux morcelés de la fenêtre. Leurs faibles lueurs chassaient peu à peu l’obscurité ambiante. Une légère respiration se faisant entendre dans la petite chambre de l’orphelinat de la compassion.

Elle provenait de Gabriel, un jeune garçon d’à peine sept ans. Gabriel avait été abandonné alors qu’il n’était qu’un nourrisson. Certains pensaient que sa mère, prostitué, dans un élan de courage avait voulu lui épargner une vie de misère dans la rue. D’autres croyaient qu’il était lui fruit d’un adultère que l’on avait voulu garder secret. Mais Gabriel savait la vérité. Le directeur de l’orphelinat le lui avait souvent répété, nuit après nuit lorsqu’il venait le visiter. Gabriel était un monstre. Un déchet dont personne ne voulait s’encombrer.

Sinon pourquoi tout le monde était si méchant avec lui ? Pourquoi ses camarades d’infortunes le brimaient ? Pourquoi les adultes le frappaient ?

La lumière du jour éclaira doucement le petit corps de Gabriel. Révélant peu à peu sa mince silhouette androgyne. Sa petite taille lui avait valu maintes moqueries de la part des autres enfants de l’orphelinat. Son visage doux était encadré d’une longue chevelure blonde, cascadant sur son dos et atteignant le bas de ses reins. Couplée avec ses sublimes yeux bleus azur ainsi que sa voix fluette, Gabriel ressemblait à un ange. Un ange déchu tombé du ciel. Le sang s’écoulant peu à peu de ses plaies renforçait cette impression…

Gabriel était un enfant sage, ne cherchant jamais la bagarre. Il était très polie pour son age, exécutant toutes les tâches qu’on lui imposait. Obéissant à tout les ordres qu’il lui était donnait. Il faisait de son mieux pour faire ce que l’on attendait de lui. Mais peut-être en faisait-il trop…

Aussi longtemps qu’il s’en souvienne, il avait toujours eu des problèmes. Trop petit, trop gentil, pas assez rapide. Les adultes et les autres enfants trouvaient toujours une raison de se plaindre de lui. Il avait bien sûr essayé de résoudre ces problèmes. Il tentait désespérément de s’améliorer. Il avait tout d’abord voulu mangé plus pour grandir, mais les autres enfants lui prenaient tout le temps sa part lors des repas. Ne lui laissant que des miettes à grappiller.

Lorsqu’on lui avait fait la remarque sur sa gentillesse il s’était tout d’abord interrogeait sur la manière de changer. Observant autour de lui, il avait remarquait que les adultes étaient fier de certains enfants comme Pierre. Pierre était un grand de dix ans. Il imposait sa loi à coup de poing dans l’orphelinat. L’un de ses jeux favori était de faire pleurer les autres enfants en leur volant leur peluche puis les brûlant. Les adultes disaient qu’il irait loin dans la vie en s’imposant comme ça fasse à la racaille. Mais même si Gabriel ne savait pas ce que signifiait racaille, il savait en revanche que jamais il ne voudrait ressembler aux grands comme Pierre.

Enfin il avait voulu satisfaire les autres en exécutant ses corvées le plus vite possible. Il faisait du mieux qu’il pouvait, s’ouvrant jusqu’au sang les mains en frottant le parquet pour le faire briller. Encore une fois ce n’était pas assez pour les surveillants.

Alors il avait finit par comprendre. Comprendre qu’il était différent. Qu’il était un monstre comme le disait le directeur. Qu’il n’était qu’une erreur.

 Et Gabriel était triste. Triste d’être seul. Triste de n’avoir aucun ami. Triste de n’avoir personne sur qui compter, et qui surtout pensait à lui. Seul dans sa chambre, il s’était résigné.

Résigné aux coup de bâton du directeur lorsque celui-ci était contrarié. Résigné aux rejets des adultes qui devaient l’aider. Résigné aux rejets des autres enfants qui le fuyaient.

 Toutefois il ne leur en voulait pas. Après tout, c’était normal. Il était le monstre, eux n’y étaient pour rien. Lui non plus n’aurait pas voulu s’occuper d’un parasite comme disaient les adultes, bien qu’il ne comprenne pas bien le mot. Lui non plus n’aurait pas voulu un anormal tel que lui comme compagnon de dortoir. C’était pour cela qu’il avait une chambre privée selon le directeur. Pour qu’il n’importune pas les autres orphelins, et aussi pour que celui-ci puisse le corriger comme il le méritait.

Au début le directeur ne lui faisait pas grand mal. Il le privait de quelques repas, l’isolait dans sa chambre quelques jours durant pour lui faire comprendre comme il disait. Mais Gabriel ne comprenait pas. Il avait beau essayait, il n’arrivait à savoir ce qu’il devait changer.

 Alors il avait accepté son sort. Accepté le traitement que lui réservait les adultes. Accepté sa solitude. Accepté les coups de plus en plus violent du directeur.

 Il avait cessé d’espérer. D’espérer que quelqu’un l’adopte. Que quelqu’un veuille bien de lui. Que quelqu’un l’aime pour ce qu’il était. Parce que cela faisait trop mal d’espérer. Parce qu’il n’était plus un enfant maintenant, et qu’il avait passé l’âge de rêver.

 Pourtant cela ne l’empêchait pas de pleurer la nuit lorsque le directeur était parti, et que son dos lui faisait mal. Lacéré par les coups de ceinture toujours de plus en plus violent, de plus en plus blessant.

 Toutefois Gabriel avait un secret, un secret que tous ignoraient. Lorsque le soleil se levait, il ouvrait sa fenêtre et respirait le vent frais de l’aube naissante. Parce que la fraîcheur du matin soulageait la douleur de ses blessures. Parce que le parfum de la rosée chassait l’odeur malsaine de sa souffrance. Parce qu’à cette heure-ci les habitants de l’orphelinat ne pouvaient lui faire de mal, encore plongés dans la torpeur du sommeil. Parce qu’une vielle dame lui avait gentiment dit, pour une fois, qu’à l’aube le monde renaissait et que les malheurs du passé disparaissaient.

 Encore aujourd’hui, alors qu’il était étendu sur le sol, incapable de bouger à cause de la douleur parcourant son corps. Gabriel pouvait sentir cette sérénité l’envahir. Il se sentait si faible qu’il accueilli avec gratitude. Il savait que ce serai le dernier lever de soleil qu’il verrait dans cette orphelinat. Quelque chose au fond de son être le lui soufflait. Mais cela lui était égal. Il était fatigué de cette vie. Fatigué de son existence si sombre et désespérante.

 Et alors que son corps baignait dans son propre sang. Que sa respiration faiblissait. Que se yeux se fermaient et que les battements de son cœur ralentissait. Il eu une pensée innocente que seul un enfant peu avoir du haut de ses sept ans.


 Vu du ciel, le lever de Soleil n’en sera que plus beau…


 

Vos impressions ?

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Commentaires
B
je passe en courant, j'ai pas trop le temps pour lire, juste je te fais un coucou et je repasse
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